Et si vos émotions étaient vos alliées ?

Nous avons souvent appris, consciemment ou non, à classer nos émotions en deux catégories : les « bonnes », comme la joie ou la sérénité, et les « mauvaises », comme la colère, la peur ou la tristesse.
Et si cette vision était non seulement réductrice, mais aussi contre-productive ?
Les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises — elles sont utiles
Chaque émotion, agréable ou non, porte une information précieuse. C’est un signal, un messager. Par exemple :
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La colère indique souvent un besoin non respecté ou une limite franchie. Elle peut devenir un moteur d’action ou de protection.
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La peur sert à nous alerter d’un danger, réel ou perçu. Elle nous pousse à être prudent·e, à chercher sécurité et réassurance.
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La tristesse apparaît souvent en réaction à une perte ou une déception. Elle invite au repli temporaire, à l’introspection, à l’accueil de la vulnérabilité.
Ces émotions sont parfois inconfortables, oui — mais elles sont là pour nous aider à nous ajuster à notre réalité.
Le mythe de la “maîtrise” émotionnelle
Trop souvent, on confond “gérer ses émotions” avec “ne rien montrer” ou “les faire disparaître”. Or, vouloir à tout prix contrôler ce que l’on ressent peut provoquer l’effet inverse : surcharge émotionnelle, anxiété, épuisement.
Réprimer ses émotions, ce n’est pas les éliminer. C’est les stocker. Et un jour ou l’autre, elles finissent par s’exprimer… parfois par le corps, parfois par des réactions disproportionnées.
Accueillir ses émotions : une compétence à cultiver
Être à l’écoute de ses émotions, c’est développer une forme d’intelligence émotionnelle, précieuse dans tous les domaines de la vie. Voici quelques pistes simples mais puissantes :
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Mettre des mots sur ce que l’on ressent. Rien que nommer une émotion (“Je suis triste / frustré·e / déçu·e”) permet de réduire son intensité.
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S’autoriser à ressentir. Une émotion, si elle est accueillie sans jugement, a tendance à passer plus vite qu’on ne le pense.
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Explorer le besoin sous-jacent. Toute émotion vient avec un besoin à écouter : besoin de réconfort, de repos, de reconnaissance, de changement…
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Exprimer dans un cadre sécurisant. Parler à une personne de confiance ou à un·e thérapeute permet de mieux comprendre ses ressentis.
Les émotions ne sont pas nos ennemies. Elles sont nos boussoles intérieures.
Plutôt que de les dompter, et si nous apprenions à dialoguer avec elles ?
Accueillir pleinement ses émotions, c’est finalement apprendre à mieux se connaître, se respecter, et s’adapter avec souplesse à ce que la vie nous présente.
“Ce que l’on refuse de ressentir, on le répète. Ce que l’on accueille, on le transforme.”